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suivre ce blog administration connexion + créer mon blog brèves / miettes d'histoire magazine sommaires / extraits tarifs magazine 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 > >> 12 avril 2015 7 12 / 04 / avril / 2015 08:55 le « chien de voleur » et l'impassible savant d'après « l'art de dîner en ville, à l'usage des gens de lettres », paru en 1810 né en 1677 à tarascon, l’abbé joseph-privat de molières était un homme simple et pauvre, étranger à tout, hors la science, et notamment ses travaux sur descartes. il travaillait dans son lit, faute de bois, sa culotte par-dessus son bonnet, les deux côtés pendant à droite et à gauche ; c’est dans cette position qu’il se vit enlever un jour le fruit de ses faibles épargnes. les circonstances de ce vol sont si singulières qu’elles méritent notre attention. un matin, l’abbé de molière entend frapper à sa porte : — qui est là ? ouvrez. il tire un cordon et la porte s'ouvre. — qui êtes-vous ? — donnez-moi de l’argent. — de l’argent ? — oui, de l’argent. — ah ! j’entends, vous êtes un voleur. — voleur ou non, il me faut de l’argent. — vraiment oui, il vous en faut. eh bien ! cherchez là-dedans (il tend le cou, et présente un des côtés de sa culotte. le voleur fouille). — eh bien ! il n’y a pas d’argent. —vraiment non il n’y en a pas ; mais il y a ma clef. — eh bien ! cette clef ? — cette clef, prenez-la. — je la tiens. — allez-vous-en à ce secrétaire. ouvrez (le voleur met la clef à un autre tiroir). — laissez donc : ne dérangez pas, ce sont mes papiers. ventrebleu ! finirez-vous ? ce sont mes papiers : à l’autre tiroir, vous trouverez de l’argent. — le voilà. — prenez ; fermez donc le tiroir (le voleur s’enfuit). monsieur le voleur, fermez donc la porte. morbleu ! il laisse la porte ouverte ! quel chien de voleur ! il faut que je me lève par le froid qu’il fait. maudit voleur ! l’abbé saute en pied, va fermer la porte, et revient se remettre à son travail sans songer qu’il ne lui restait plus de quoi dîner. repost 0 published by le blog pittoresque - dans brèves commenter cet article 29 mars 2015 7 29 / 03 / mars / 2015 08:55 autorisation municipale de boire et manger sans payer ! d'après « bibliothèque historique » (tome 1), paru en 1818 les registres de délibérations de la commune de lemps (isère) mentionnent le singulier arrêté de police municipale suivant : « le maire du grand lemps, vu les articles 1131 et 1133 du code civil, portant que tout pacte illicite ne donne point lieu à l’action en payement, par ces motifs, arrête : « que tous les buveurs qui se trouveront dans les cafés et auberges les dimanches et les fêtes aux heures de la messe paroissiale et à celles de vêpres sont autorisés à se retirer sans payer les dépenses qu'ils auront faites. « fait en mairie, à lemps, le 1er janvier 1817. « signé : falatieu, maire. » les articles — extraits du titre iii. des contrats et des obligations conventuelles en général — sur lesquels s’appuyait l’édile étaient les suivants : article 1131. l’obligation sans cause ou sur une fausse cause ou sur une cause illicite ne peut avoir aucun effet. article 1133. la cause est illicite quand elle est prohibée par la loi ; quand elle est contraire aux bonnes mœurs et à l’intérêt public. repost 0 published by le blog pittoresque - dans brèves commenter cet article 22 février 2015 7 22 / 02 / février / 2015 08:55 louis xv et le rusé paysan d'après « nouveau dictionnaire d'anecdotes. recueil choisi de traits singuliers, etc. », paru en 1825 louis xv faisait la revue de ses gardes françaises et suisses, dans la plaine des sablons. or un paysan des environs qui avait semé des pois sur une pièce de terre qui lui appartenait, la trouva ce jour-là couverte d’un bataillon de suisses qui les foulaient sous leurs pieds. celui-ci, que la curiosité de voir le roi avait amené sur ce champ, fut étonné quand il vit le bouleversement de ses pois, et imagina une ruse pour avoir un dédommagement de la perte qu’il faisait. cette ruse lui réussit. louis xv il se mit à crier à tue-tête : « miracle ! miracle ! — qu’avez-vous, bon homme, lui dit un officier, à crier miracle ? » le paysan, sans répondre, continua à crier miracle, miracle. ce qui étant venu aux oreilles du roi, sa majesté fit venir le paysan, et lui demanda pourquoi il criait ainsi miracle. « c’est, dit-il, sire, que j’avais semé des pois sur cette pièce de terre (en la montrant au roi), et il y est venu des suisses. cette saillie plut si fort au roi, qu’il fit généreusement dédommager le paysan. repost 0 published by le blog pittoresque - dans brèves commenter cet article 8 février 2015 7 08 / 02 / février / 2015 08:55 l'astucieux caniche d'un décrotteur parisien d'après « histoire des animaux célèbres industrieux, intelligents ou extraordinaires, etc. », paru en 1859 si l’on en croit une anecdote rapportée à l’institut, un jeune décrotteur parisien stationnait au coin de la rue de tournon ; il avait pour compagnon un barbet très intelligent qui ne le quittait jamais. le petit commerce du jeune décrotteur allait souvent assez mal, surtout l’été ; dans ces moments de chômage, le chien voyait par instants son maître triste et chagrin ; puis, dès qu’un pied crotté venait à se mettre sur la sellette, le décrotteur reprenait sa sérénité. le barbet sans doute avait fait ces observations. alors il s’ingénia un moyen pour procurer à son maître une satisfaction continuelle, et le moyen qu’il avait trouvé était fort simple : il s’en allait au beau milieu du ruisseau, trempait ses pattes dans la boue la plus noire, et s’empressait de les essayer sans bruit et comme par hasard sur les bottes luisantes des passants. le décrotteur alors faisait retentir l’air de ses sollicitations : « décrottez ! faites décrotter vos bottes ! » disait-il de sa voix la plus sonore. les dandys s’apercevaient de la malpropreté de leurs chaussures, pestaient d’abord contre le chien, mais préféraient dépenser dix centimes pour être irréprochables. tant qu’il y avait des pratiques, le chien restait assis tranquillement sur son derrière à une certaine distance, mais il recommençait de plus belle dès qu’il n’y avait plus de chalands. le décrotteur, heureux de voir abonder la pratique, ne grondait pas son chien, comme on le pense bien, et le jeune homme et la bête s’en allaient le soir goûter les douceurs d’une aisance due en partie à l’astuce du caniche. un anglais qui avait admiré l’étonnante intelligence de l’animal, vint trouver un jour le décrotteur, et lui proposa quinze louis s’il voulait le lui céder. le maître, ingrat et sans cœur, livra pour cette somme l’ami de sa jeunesse, le généreux associé de ses travaux. le chien fut emmené à londres, installé dans une riche demeure, fêté, couché sur de moelleux coussins. eh bien ! le pauvre animal était triste et semblait regretter sa vie passée, si pleine de misère et d’émotions. le jeune décrotteur, de son côté, commençait à se repentir de sa misérable avarice, de sa mauvaise action: les pratiques étaient rares et le commerce n’allait plus; il regrettait enfin son industrieux associé, lorsqu’un jour il le vit arriver vers lui bondissant de joie, et ayant fui les douceurs et les prévenances dont il était entouré sur les bords de la tamise. il recommença ses exercices, retrempa ses pattes dans le ruisseau, et rendit de nouveau fructueuse la journée du petit décrotteur, qui ne s’en sépara plus. repost 0 published by le blog pittoresque - dans brèves commenter cet article 18 janvier 2015 7 18 / 01 / janvier / 2015 08:55 buffon : caustique naturaliste d'après « dictionnaire d'anecdotes sur les femmes, le mariage et la galanterie », paru en 1861 on sait que le fils du célèbre naturaliste georges-louis leclerc de buffon avait épousé une jeune personne très jolie, qui plus tard se rendit célèbre par sa liaison avec le duc d’orléans, celui qui périt sur l'échafaud. dès les premiers temps de ce mariage, madame de buffon avait pris son mari en grande aversion, tandis que celui-ci, au contraire, était fort épris d